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La vente forcée matériel / logiciel

(à savoir et à diffuser)

grenouille pas contente !
Y'en a mar(r)e !

Quand vous achetez un ordinateur de marque, en grande surface, on vous impose un système d'exploitation «propriétaire» (au code source fermé), ainsi qu'un ensemble de logiciels tiers pré-installés sur le disque dur. On fait souvent croire à l'acheteur que ces outils sont offerts, alors qu'en fait, ils représentent entre 10% et 30% de la facture finale, ce qui est loin d'être négligeable...

Gros problème : cette vente est illégale au regard de l'article L122-1 du Code de la Consommation, lequel interdit clairement la vente forcée matériel/logiciel. En théorie, le consommateur devrait donc pouvoir choisir lui-même son matériel et ses logiciels, indépendamment l'un de l'autre.

En pratique, la DGCCRF continue de tolérer cette pratique d'un autre âge, sur le prétexte qu'elle serait soit disant au «bénéfice du consommateur», lequel trouve ainsi une machine prête à l'emploi. On en déduira donc qu'en France, il faut un BAC+8 (minimum !) pour insérer un DVD d'installation dans un lecteur, répondre à quelques questions sur un écran, et patienter 20 mn avant de pouvoir utiliser son nouveau jouet !intellectuel, non ?

Au chapitre des dommages collatéraux, la vente forcée pénalise depuis des années les utilisateurs de Linux et autres systèmes d'exploitation libres, lesquels n'ont guère le choix : soit ils achètent une machine d'assemblage qui leur coûtera plus cher qu'une machine de série, soit ils paient la «gabelle électronique» pour un système d'exploitation et des logiciels dont ils n'ont cure !

Le phénomène des netbooks a d'ailleurs prouvé ce qu'on supposait depuis longtemps : même avec la vente forcée, les machines GNU/Linux sont systématiquement plus chères à configurations égales que leurs homologues propriétaires. Comment est-il possible qu'un OS, libre et gratuit, soit plus cher à installer qu'un OS propriétaire et payant ? Nous vous invitons à lire l'excellent article de The Inquirer pour vous donner une idée de réponse...

Ajouter à cela des législateurs qui jouent les autruches, trop contents de récupérer leur 20% de TVA et de ne surtout pas se mettre à dos l'homme le plus riche de la planète, et vous comprendrez mieux pourquoi vous n'êtes pas prêt de trouver des machines GNU/Linux sur les étalages européennes, alors qu'il s'en vend des millions en Asie sans aucun problème !

Mais - et les gens n'en ont souvent pas conscience - la vente forcée pénalise également les consommateurs d'OS propriétaires !

grenouille dubitative
A quelle sauce
être mangé ?
  • tout le monde s'accorde aujourd'hui à dire que Vista a été un mauvais OS, avec notamment une lenteur historique qui continue encore aujourd'hui de faire des victimes. Plus proche de nous, l'interface graphique de Windows 8.x restera dans les annales de la stupidité, en voulant imposer à tout prix du tactile sur des machines de bureau. Quand à Mac OS X, il suffit de parcourir les forums pour se convaincre qu'on est très loin d'un OS sans problèmes... Cela étant, et quelque soit le ressenti des uns ou des autres, le résultat final reste le même : la vente forcée permet d'écouler de mauvais produits en millions d'exemplaires à un grand public - il faut bien l'avouer - un peu trop crédule, et soigneusement entretenu dans l'ignorance des solutions alternatives...
  • ces dernières années, les fabricants ont également pris la très mauvaise habitude de ne plus fournir un DVD de réinstallation avec les machines neuves. Et quand bien même un utilitaire sur le disque dur permet de graver soi-même ce medium, combien de gens oublient cette étape cruciale, et se voient coincés quand leur machine est hors-service ? Dès lors, à quoi sert-il de vendre une machine «prête à l'emploi» en sachant que le problème reviendra sur la table, tôt ou tard ?
  • en vendant plusieurs versions du même OS, et en distribuant systématiquement la version basique sur les machines grand public, les fabricants forcent l'usage qui est fait du produit. Quand M. tout le monde veut utiliser sa machine personnelle pour un autre usage que le strict internet familial, il se voit très rapidement obligé de sortir une seconde fois le porte-feuille pour acquérir la version supérieure et les fonctionnalités manquantes. On a ainsi vu jusqu'à 7(!) versions distinctes d'un même OS - on vous laisse imaginer le prix final pour l'usager !

Au final, et c'est une évidence, la vente forcée favorise les monopoles en place, en expulsant dès l'achat toute alternative concurrente :

  • bien souvent, les utilisateurs de Logiciels Libres constatent en magasin que de nombreux vendeurs manquent à leur devoir d'information et d'impartialité : alors qu'ils pourraient proposer des solutions libres et gratuites à leurs clients, il conseillent bien souvent du logiciel propriétaire et payant - chiffre d'affaire oblige - quand ils ne dénigrent pas ouvertement des solutions libres pourtant largement usitées, y compris au niveau professionnel.
  • beaucoup d'opposants à la vente forcée la comparent littéralement à une drogue où «la première dose est toujours gratuite». En «offrant» des versions d'évaluation à durée limitée, le but évident des éditeurs est de rendre l'usager dépendant pour mieux passer à la caisse ensuite. C'est précisément sur ce point que les acheteurs se font avoir, en considérant le seul prix d'achat, au lieu de considérer le prix total d'acquisition à 3 ans, en incluant tous les logiciels qu'on leur fera payer en sus ! Ainsi, une solution GNU/Linux restera toujours moins chère à terme, malgré le surcoût de la machine nue à l'achat...
  • les éditeurs tendent de plus en plus à enfermer leurs usagers dans des «écosystèmes prisons», où toute tentative de sortie entraîne immanquablement une perte partielle ou totale de données. Outre les pièges classiques des formats de fichiers reliés à un logiciel particulier, on assiste ces derniers temps à une fermeture croissante du matériel, beaucoup plus perverses, où le fabricant impose désormais son Diktat. Il est préoccupant de constater que la dépendance de la vente forcée est en train de tourner de plus en plus à l'esclavagisme numérique pur et simple, avec un consommateur qui vend beaucoup trop souvent sa liberté numérique contre une facilité immédiate, et toujours temporaire...
  • en obligeant la certification des petits revendeurs, et en contrôlant régulièrement ces derniers, la vente forcée verrouille naturellement le circuit de distribution et le SAV. Même si nombre de détaillants sont de plus en plus sensibles aux arguments du Libre, ils ne peuvent résister à ce flicage implicite. En outre, les magasins physiques sont soumis aux marges arrières commerciales accordées par les fabricants et éditeurs : ils n'ont aucun intérêt à prendre un risque quelconque de déplaire à leurs financeurs, et ce quand bien même cette perfusion artificielle n'empêche plus la disparition de grandes enseignes aujourd'hui, démontrant que ce système de dépendance a clairement atteint ses limites. Il n'en reste pas moins que le rouleau compresseur marketing fait que vous ne trouverez jamais aucune affiche ou publicité pro-Logiciels Libres dans la boutique informatique du coin. Et même sur internet, il est assez rare de voir des magasins afficher ouvertement des logos pro-libre sur leurs produits, quand bien même le dit produit fonctionne parfaitement sous OS libre !

Que faire ?

grenouille qui fuie
Fuir ou agir ?

La jurisprudence a déjà plusieurs fois donné raison à des consommateurs qui souhaitaient se faire rembourser ces «bundles» logiciels imposés de force. On a même assisté, il y a quelques années, à un remboursement d'un grand constructeur sans passer par la case justice !

Mais dans le cas général, il n'est toujours pas possible de se faire rembourser ces «pourriciels» directement en magasin. La situation a un peu évolué en mars 2009 avec des procédures de remboursement chez certains constructeurs (cf. pour Darty ou Auchan), mais entre les fabricants qui ne proposent aucune procédure, ceux qui laissent 15 à 30 jours pour renvoyer la machine (on achète donc du matériel neuf pour le renvoyer directement au SAV - très [éco]logique), parfois aux frais du client (ben tiens, pourquoi se gêner ?!), ceux dont la page de remboursement est inaccessible, ... on se rend très vite compte d'un manque patent de volonté général.

C'est d'autant plus flagrant que le remboursement proposé de l'OS est ridicule par rapport à la version boîte (environ la moitié du prix public), et que les logiciels associés ne sont jamais pris en compte ! On veut donc faire croire qu'ils sont offerts, alors que la jurisprudence a clairement prouvé le contraire : dans nombre de jugements ayant eut lieu, la justice a clairement détaillé le prix de chaque logiciel lié - il apparaît donc anormal de ne rembourser que l'OS !

Enfin, on saluera comme il se doit le manque total de courage de l'Europe sur ce dossier, qui a préféré botter en touche, en condamnant la vente forcée, mais en adoubant la vente liée, pourtant interdite en France. Les firmes concernées peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles : les «gueux numériques» que nous sommes continuerons donc de leur payer un impôt obligatoire, quelque soit la qualité des produits délivrés, ou leur utilité désormais toute relative !

Pour faire valoir vos droits à une informatique choisie et non subie, nous vous recommandons donc de contacter le groupe racketiciel de l'AFUL, très actif sur ce dossier, ainsi que les nombreuses associations de consommateurs qui militent contre cet e-impôt.

En définitive, tant que la vente forcée perdurera, il ne pourra y avoir de concurrence dans le secteur informatique. La vente forcée pouvait se comprendre il y a 20 ans, quand il n'y avait pas d'alternatives (et encore, on se souvient de petites machines fort sympathiques pour l'époque). Elle représente aujourd'hui un boulet qui coûte très cher à la jeune génération, en lui volant à la fois ses tunes et son indépendance technologique.

Nous attendions de la DGCCRF, en charge de ce dossier, qu'elle fasse enfin le nécessaire pour imposer la vente des machines nues, sans OS, ni logiciel associé, et que le consommateur redevienne naturellement le maître du jeu en faisant son petit marché. Mais vu le manque patent de courage de nos législateurs successifs, il est clair que c'est désormais au peuple de reprendre la liberté de choix qu'on lui a volé, et d'arrêter ce massacre.

Nous vous conseillons donc plus que jamais d'acheter vos machines nues (sans OS), chez les cybermarchands ou chez les assembleurs, et de venir chez nous pour installer un OS libre qui vous économiser beaucoup de temps, d'argent, et surtout d'énervement pour rien. Les éditeurs commerciaux ne sont plus une fatalité à subir. On a aujourd'hui des produits libres et performants qui valent très largement leurs pendants propriétaires, et qui offrent souvent plus de performance, d'ergonomie et de sécurité. Il n'y a donc plus aucune raison de subir les choix des autres : les solutions existent, il ne tient qu'à vous de venir les découvrir !

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